Fin de la crise immobilière espagnole: le marché repart enfin !

Tout a une fin, même les crises économiques. Le tout est de savoir investir au creux de la vague pour profiter de la reprise. Il semble que les plus grandes banques espagnoles aient déjà franchi le pas. Santander, BBVA mais également CaixaBank, annoncent des bénéfices record, notamment grâce à l’assouplissement de leurs mauvaises créances immobilières.

Mais les dirigeants mettent en avant la reprise du crédit, et annoncent que l’Espagne est maintenant au début de sa croissance (de même que l’immobilier portugais). De grands promoteurs comme Pierre et vacances et Les Nouveaux Constructeurs l’ont bien compris, ils reviennent dans la péninsule Ibérique alors que d’autres comme Gecina en profitent pour vendre leurs actifs d’immobilier de bureaux à bon prix.

Les 2 plus grosses banques espagnoles recommencent à prêter


La journée du mercredi 4 janvier sera peut-être le point de retournement de la situation de l’économie espagnole. Ce jour-là les 2 plus grosses banques du pays, Santander et BBVA, ont annoncé des bénéfices après une mauvaise année précédente.

Après 2 ans de contraction, la plus grosse banque de la zone euro, Santander, a retrouvé la performance sur le marché des crédits. À un tel point que le géant parie même sur le redémarrage économique de la péninsule Ibérique, et fait part de son intention d’accorder davantage de crédits aux particuliers.

BBVA au top

Même son de cloche chez des BBVA, même vision d’avenir et même stratégie. Son directeur général M. Angel Cano se déclare même « beaucoup plus optimiste » pour 2015, avançant la possibilité d’une croissance de 2,5 % du PIB espagnol. Selon M. Cano, «L’Espagne en particulier a été le principal contributeur à la croissance » de sa banque, affichant un bénéfice net de 689 millions d’euros en 2014. La performance en dit long sur le retournement de situation de l’économie espagnole, après une perte nette de 849 millions d’euros pour BBVA en 2013.

Chez le géant Santander on affiche fièrement un bénéfice trimestriel en hausse de 70 %, notamment dû au marché des crédits. L’Espagne est en train de sortir la tête de l’eau, les Espagnols retrouvent le chemin de la consommation et les banques leur ouvrent leurs coffres.

Les Nouveaux Constructeurs peuvent dire merci à l’immobilier espagnol


Si le promoteur Les Nouveaux Constructeurs a réussi à augmenter son carnet de réservation de +9 % en 2014, c’est bien grâce à l’Espagne. En 2014 son chiffre d’affaires dans la péninsule ibérique est passé à 60,7 millions d’euros, contre 30,5 millions d’euros en 2013. Un bond en avant du double, qui a réussi à masquer ses piètres performances en France (-9 %) et en Allemagne (-38 %).

L’immobilier espagnol a ainsi retenu la société de construction créée par Olivier Mitterrand, en limitant la baisse de son chiffre d’affaires à -18 %, mais en lui permettant une hausse de 9 % des réservations.

hausse espagnole

En 2014 la filiale du promoteur français a livré 293 logements, contre 175 unités l’année précédente. Mieux : le groupe a procédé à l’acquisition de projets immobiliers gelés à Barcelone pour 8,8 millions d’euros, signe d’un clair regain d’intérêt des analystes pour le marché espagnol.

CaixaBank a vendu 2,5 milliards d’euros de biens immobiliers


Le directeur de CaixaBank, M. Gonzalo Gortazar, a rendu public les résultats de son établissement vendredi 30 janvier. C’est à lui que revient le prix de la performance, avec une hausse de 96,3 % de son bénéfice net, pour atteindre 620 millions d’euros. Les investisseurs qui avaient cru les analystes spécialisés ont été déçus, le fournisseur d’informations financières Factset en prévoyait 687 millions. Qu’importe, l’action n’a perdu que 2,06 % et représente désormais une belle opportunité d’investissement, notamment grâce au rééquilibrage positif de la banque par rapport au secteur immobilier.

Après avoir vu son actif fortement touché par l’éclatement de la bulle immobilière, CaixaBank a choisi de diminuer son exposition. Alors que son taux de créances immobilières s’établissait à 10,5 % en 2013, il descend à 9,7 % en décembre 2014. Ce résultat fut obtenu au prix de la vente de sa filiale immobilière, estimée à 2,5 milliards d’euros.

Mais M. Gonzalo Gortazar se veut prudent, indiquant que sa banque aura besoin de 4 ans pour réparer les dégâts causés par les prêts immobiliers non remboursés. Cela signifie que CaixaBank verra la crise d’ici à 4 ans, mais le directeur considère que les bases de la croissance espagnole sont bien présentes.

Gecina trouve preneur de ses bureaux à Madrid pour 41 millions d’euros


La première société française en n’immobilier de bureau et résidentiel, Gecina, a trouvé preneur pour ses 11 000 m² de bureaux à Madrid. Le nouvel acquéreur a profité de la reconduction du bail de 10 ans de l’actuel occupant, qui n’est autre que l’allemand BMW. Difficile de dire qui, de la confirmation de la présence du constructeur allemand ou du prix de 41 millions d’euros, en dit le plus long sur la reprise de la croissance espagnole.

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Ce qui est certain, est que Gecina a finalement négocié le prix de vente au-delà de ce que les experts avaient prévu à la fin juin 2014.

Pierre et Vacances investit dans l’immobilier en Espagne avec Morgan Stanley


Le groupe Pierre et Vacances Center Parc gère aujourd’hui près de 48 000 appartements dans le monde, dont 1/3 seulement en dehors de l’Hexagone. Son business modèle est simple : construire des ensembles d’appartements meublés, inclus au sein de résidences de services, puis les vendre à des particuliers pour ensuite en assurer l’exploitation. Tourisme, affaires, personnes âgées, le groupe est présent sur tous les fronts.

Les dirigeants ont même signé une lettre d’intention avec le promoteur immobilier chinois BCL, afin de pénétrer sur le très prometteur marché de la 2e puissance économique mondiale.

Et pourtant c’est bien de l’autre côté des Pyrénées que le leader européen a jeté son dévolu. Lors d’une conférence de presse donnée jeudi 4 février, le groupe a annoncé son partenariat avec Morgan Stanley Real Estate Investing, pour acquérir de 3000 à 8000 appartements au cours des 18 prochains mois.

Dans la pratique l’Américain achètera « des actifs touristiques existants neufs ou à rénover », puis les revendra à des particuliers avec l’aide de Pierre et Vacances. Ce dernier en assurera ensuite l’exploitation, comme il le fait déjà en Espagne pour les quelque 3000 appartements que sa filiale possède, au sein de 41 résidences.